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1933 : La radio devient l'instrument privilégié des propagandes
par Jean-Jacques Ledos
(Gavroche n° 129-130, mai-août 2003, p. 30 à 37)
« La propagande est l'ensemble des méthodes utilisées par un groupe organisé en vue de faire participer activement ou passivement à son action, une masse d'individus psychologiquement unifiés par des manipulations psychologiques et encadrés dans une organisation. » Jacques Ellul définissait ainsi le souci, pour un pouvoir, politique ou affairiste, de transmettre des messages ou des opinions à une collectivité que la radiodiffusion permettait d'atteindre immédiatement. La pratique par les pouvoirs développera la tentation d'un usage discrétionnaire, c'est-à-dire unilatéral et progressivement fermé à la discussion ou à la contestation.
Lénine avait été le premier à évaluer le pouvoir de la radio (1). Dans un autre modèle de société, ce sont les entrepreneurs, soucieux de faire connaître leurs produits à un public étendu, qui, les premiers, au début des années 1920, en saisirent l'efficacité pour diffuser la publicité au moment où les stations de radiodiffusion commençaient d'émettre, aux États-Unis, puis en Grande-Bretagne, à destination d'un public global mais indifférencié. Le même projet, en France, était alors combattu par les défenseurs du service public opposés à une démarche purement commerciale (2).
La naissance de la propagande par la radio
À l'occasion de l'élection présidentielle aux États-Unis, en novembre 1920, un journal de Pittsburgh utilisa une station expérimentale (KDKA) pour diffuser la victoire de Warren Harding, avant la presse imprimée. L'exploitation de l'événement a fait oublier l'initiative d'un ingénieur néerlandais qui diffusait déjà depuis un an des programmes musicaux à la Haye (PCCG). En 1924, une chaîne américaine de radio retransmettra la Convention du parti Démocrate mais, d'une manière générale les pouvoirs politiques manifestent de la méfiance à l'égard d'un moyen de communiquer l'information qu'ils ne contrôlent pas encore.
Grande-Bretagne : une royale démocratie
En Grande-Bretagne, le roi George V s'exprime pour la première fois, en 1924, à la BBC, à l'occasion d'une exposition consacrée à l'Empire britannique. Il prendra l'habitude, à partir de 1932, d'adresser ses vœux à ses vingt millions de sujets par ce même canal. Quatre ans plus tard, c'est à la radio que son fils aîné, appelé à lui succéder sous le nom d'Édouard VIII, annoncera qu'il renonce, par amour, à la Couronne. Aussi, et en particulier grâce à ses stations d'ondes courtes, les cérémonies du couronnement de George VI, deuxième fils du défunt George V, auront les honneurs de la jeune télévision anglaise dont c'est le premier grand reportage en direct. Il s'agit d'entretenir la ferveur nationale à l'égard de l'institution monarchique mais la radio est aussi le lien entre le pouvoir central et les territoires éloignés de l'Empire.
Les hésitations françaises
En France, en 1924, le ministre des finances, Étienne Clémentel, qui avait prévu de présenter sur Radio-Paris un projet d'emprunt, en fut empêché par son collègue des PTT. En 1928, Raymond Poincaré interdit toute intervention politique à la radio pendant la campagne électorale. Le premier homme politique à s'adresser aux Français sera, en 1930, André Tardieu, Président du Conseil ouvert à la modernité. Sa présence jugée excessive par ses adversaires politiques lui vaudra le surnom « d'Homme au micro entre les dents » (3). Deux ans plus tard, l'un de ses successeurs, Gaston Doumergue, s'y exprimera régulièrement pour rendre compte de son action.
1933 : les nazis s'emparent de la radio
Le Traité de Versailles, signé à Versailles en 1919, redécoupait l'Europe et imposait à l'Allemagne vaincue une occupation et des limitations de souveraineté qui eut pour effet d'exacerber le sentiment national. Un habile ambitieux, Adolf Hitler, trouva sur ce terrain l'occasion de développer son désir de pouvoir. Dans Mein Kampf publié en 1925, il exploitait ainsi les frustrations de ses compatriotes et développait ses projets de gouvernement. La propagande serait l'instrument privilégié de la réalisation de ces projets grâce un usage à la fois brutal et répétitif de messages dont le livre constitue le catalogue.
La fonction de la propagande y était décrite en termes simplistes et méprisants voire insultants pour ceux auxquels elle était destinée :
« Ne voit-on pas la tâche d'un dirigeant moins dans la conception d'un plan que dans l'art de faire comprendre à un troupeau de moutons à têtes vides, pour mendier ensuite leur bienveillante approbation ? […] La grande masse d'un peuple se soumet toujours à la puissance de la parole. » (chap. III) … « Toute propagande doit être populaire et placer son niveau spirituel dans la limite des facultés d'assimilation du plus borné parmi ceux auxquels elle doit s'adresser. Dans ces conditions, son niveau spirituel doit être situé d'autant plus bas que la masse des hommes à atteindre est plus nombreuse » [La masse] « a toujours besoin, dans sa lourdeur, d'un certain temps pour se trouver prête à prendre connaissance d'une idée, et n'ouvrira sa mémoire qu'après la répétition mille fois renouvelée des notions les plus simples… »[chap. VI].
L'auteur soulignait ailleurs la « bestialité » des masses.
En janvier 1933, les élections législatives ne donnèrent au Parti nazi qu'une majorité relative. C'était suffisant pour que le vieux Maréchal Hindenburg, Président de la République dite de Weimar, désigne comme Chancelier Adolf Hitler qui avait développé depuis dix ans un parti présenté comme national et socialiste, sur les bases d'un mécontentement populaire amplifié par une crise économique sans précédent. Il est alors aisé de désigner dans le gouvernement social-démocrate l'absence d'une volonté clairement exprimée et d'en imputer la responsabilité, d'une manière non démontrée, aux Juifs dont la présence est loin d'être majoritaire dans les instances de pouvoir. La démagogie ne s'est jamais encombrée d'évidences.
Le projet hitlérien peut être résumé selon deux thèmes essentiels: la propagande intensive et l'antisémitisme. Hitler se disait obsédé par la propagande des Alliés, cause essentielle – pour lui – de la défaite allemande pendant la première guerre mondiale. Pour faire passer son message nationaliste et socialiste, Hitler désigne des coupables : les Juifs, dans un pays où l'antisémitisme est récurrent.
Après la parution de Mein Kampf, les thèmes essentiels seront constamment répétés, parfois édulcorés, dans les assemblées du parti national-socialiste (NSADP ).
Le projet des nazis, dans lequel le cynisme l'emporte sur le simplisme, trouvera son application dans le déploiement d'une propagande qu'on dirait aujourd'hui « multimédia » parmi lesquels la radio va occuper une place essentielle.
L'Allemagne disposait déjà, avant la première guerre mondiale, de puissantes stations radiotélégraphiques intercontinentales. Elle poursuivit, après sa défaite, son équipement dans le domaine de la radiophonie qui permettait de diffuser des messages au plus grand nombre. L'exploitation pratique : puissance des émetteurs, équipement des foyers, était affaire de moyens. Les pays à l'économie la plus avancée s'employèrent à les développer.
Dans le gouvernement du IIIe Reich, l'organisation de la propagande sera confiée à Josef Gœbbels qui, depuis plusieurs années, a déjà désigné à destination d'une opinion inquiète les cibles responsables de tous les désordres, les Juifs et les communistes. Un auteur allemand l'a désigné comme le « cerveau de cette manipulation des âmes » n'hésitant pas à reconnaître en lui l'un des rares hommes intéressants du Troisième Reich. Il s'y révélera comme un maître de la haine dans la pratique du pouvoir exercée dans le mépris des autres.
La radio, dont le réseau couvre déjà la totalité du territoire allemand, Prusse orientale comprise, s'impose comme un moyen de communication de masse que le pouvoir nazi va investir en priorité. Elle est au cœur du dispositif de propagande préparé par Goebbels, organisateur de la propagande du Parti. On sait que les émissions peuvent être reçues sans qu'une dépense importante soit imposée aux auditeurs. La fabrication et la commercialisation à faible prix d'un récepteur populaire (Volksempfänger) favorisera bientôt l'équipement des foyers. Son utilisation discrétionnaire s'inscrit dans une pratique totalitaire entretenue par une propagande constante puis par la terreur. Les élites bourgeoises de la nation ont déjà adhéré au projet d'un rétablissement des valeurs de la nation et de l'ordre. Elles soutiennent un projet qui préserve leurs intérêts et rétablit leur pouvoir sur la sphère économique.
La radio est développée comme un moyen de démocratie directe mais unilatérale. Le Führer s'adresse sans intermédiaire au peuple dont les contestations ne sont pas admises à l'antenne.
Le 1er février, au lendemain de sa désignation comme Chancelier, Hitler prononce sa première déclaration, Aufruf an das deutsche Volk (Proclamation au peuple allemand) à la radio et non devant le Reichstag, comme la tradition et la courtoisie parlementaires l'avaient établi.
Quelques mois plus tard, dans un discours prononcé à Berlin à l'occasion de l'inauguration, en août, de l'exposition annuelle de la radio, Gœbbels désignera la radio comme le « huitième pouvoir ».
Le nouveau directeur de la radio, Eugen Hadamovsky, doit sa nomination à un militantisme récent mais actif au service du Parti nazi plutôt qu'à une expérience acquise dans le domaine de la radiophonie. Il a organisé la diffusion radiophonique des réunions électorales de Hitler. Il est un de ces « hommes nouveaux » qui doivent « bannir toutes les conceptions anciennes de la radio qui doit devenir cent pour cent nationale-socialiste, de manière à ce qu'elle serve à imprégner entièrement la nation de l'esprit nouveau. » Dès l'installation du Führer à la Chancellerie, il publie les « Directives officielles pour les émissions de la Radiodiffusion allemande ».
Il expose également son projet d'une radio mise au service du Parti : « Ein Volk! Ein Reich! Ein Rundfunk! (4) » dans Propaganda und nationale Macht (Propagande et pouvoir national) : il associe habilement à l'encadrement des représentants sélectionnés des auditeurs «…Cette corporation doit englober la radiodiffusion dans sa totalité ; elle sera alors le plus fort élément pour la formation de la volonté nationale. » C'est aussi une mise en pratique d'une propagande active et non plus seulement passive telle que Goebbels l'esquissait en mars : « Nous avons créé un ministère de l'Éducation populaire et de la Propagande. Ces deux titres ne signifient pas la même chose. L'éducation populaire est essentiellement quelque chose de passif ; la propagande, elle, est quelque chose d'actif… »
La parole nazie comme la retransmission des premières grandes manifestations du Parti sont quotidiennement présentes sur les ondes voire diffusées plusieurs fois. « Les nazis ont su utiliser l'incertitude et la paresse [de l'opinion] face aux situations complexes et aux problèmes apparemment insolubles. Le vide se fait alors dans l'opinion publique. On le comble par ces succédanés que sont les slogans dont on martèle inlassablement les esprits. »
Le contenu des programmes quotidiens d'information est décidé au ministère de la Propagande. La vérité officielle est encadrée de telle manière que le recours aux procédés habituels de la désinformation – vérités partielles, omission, comparaisons douteuses – est inutile.